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4 INTRODUCTION
sister sur le sens de certains mots qui pourraient prêter à confusion. Ainsi les bergames, fort employées dans la décoration des appartements bourgeois au siècle dernier, étaient, dit un ancien auteur.1, « une grosse tapisserie fabriquée avec différentes sortes de matières filées, comme bourre de soie, laine, coton, chanvre, poil de bœuf, de' vache ou de chèvre. C'est proprement un tissu de toutes ces sortes de fils, dont celui de la chaîne est ordinairement de chanvre, qui se manufacture sur le métier à peu près comme la toile. » Et notre auteur ajoute : « Il y a peu d'artisans ou de gens de basse condition à Paris qui ne se fassent un point d'honneur, en s'établissant, d'avoir dans leur chambre une tapisserie debergame. On leur donne encore le nom de tapisseries de la rue Saint-Denis ou de la porte de Paris (corruption pour l'apport Paris), parce qu'il s'en vend plus dans ce quartier - là que dans tous les autres de Paris. "
Ainsi les tapisseries dites de Bergame, de la rue Saint-Denis ou de la porte de Paris, n'ont rien de commun avec les tentures de haute ou de basse lice, sauf certaines analogies dans le mode de fabrication.
En effet, le métier du tisserand et celui dû tapissier de basse lice ne diffèrent pas sensiblement ; la remarque en a été faite bien souvent. Dans l'un comme dans l'autre, les fils de chaine, tendus horizontalement, se séparent, pour l'introduction de la navette qui porte la trame, au moyen de marches ou de pédales que l'ouvrier fait mouvoir avec le pied. La description de ce métier se trouve partout.
L'ouvrier de basse lice suit les contours du dessin tracés par un trait noir sur les fils de chaîne ; il est encore guidé par le modèle tendu sous le métier et qui se voit par les interstices des fils. Mais, tandis que dans l'ouvrage du tisserand, comme le dessin est formé de la répétition du même motif, la navette peut évoluer d'un bout du métier à l'autre entre les fils séparés à l'avance, le tapissier de basse lice est contraint de changer constamment de couleur, de remplacer une navette par une autre, de couper les fils; aussi tra-vaille-t-il à l'envers et ne peut-il juger de l'effet déjà obtenu qu'en
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1 Savary, Dictionnaire du commerce.
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